Des filles en série au boys’ club, ou quand les hommes sont entre eux

Le boys’ club est tout et partout. Il est ce qu’on nomme le patriarcat, ou ce que je préfère nommer la domination masculine ; dans tous les cas, il est un système où les hommes sont hiérarchiquement supérieurs aux femmes, où ils sont sujets et elles objets, et où ils se les échangent. Mon intuition est que cette structure ne correspond à rien si on ne prend pas en compte les hommes entre eux. Non pas la masculinité en tant que telle, ou l’homme comme individu ; moins le « boys » que l’idée même du « club ». Si la figure des filles en série se déployait de telle sorte que les filles se libéraient d’un carcan, devenaient actives et transgressaient la loi de leur immobilité, je veux voir le boys’ club comme une figure à la fois immobile dans son immanence et toujours déjà en mouvement par le réseau qui la sous-tend. La masculinité est invisible, mais un de ses visages est celui du regroupement. Ainsi, je veux voir le boys’ club comme ce système qui 1) favorise les rapports des hommes entre eux, et en regard du pouvoir ; 2) s’organise autour d’une femme, une seule, qui les représente toutes.